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Cet accouchement que j'idéalisais tant !


Me voilà jeune maman ! depuis un peu plus d’un mois, ma fille est entrée dans ma vie, et nous nous apprivoisons chaque jour, nous apprenons à nous connaître et à vivre ensemble.

Je vous avais quitté avec mon article sur l’art de l’enfantement : se réapproprier sa grossesse et son accouchement, où je vous expliquais mon cheminement et les choix que j’avais fait face à la réalité de l’obstétrique en France.


Je finissais cet article avec ce questionnement :


« Ors l’élément clé dans l’art d’enfanter c’est très certainement le LÂCHER-PRISE !


Et si le scénario de mon accouchement parfait ne se passait pas comme je l’imagine ? Serais-je capable de lâcher-prise ? Serais-je capable de m’adapter à ce qui est présent ici et maintenant ?

Suis-je prête à me laisser porter et à faire confiance au mouvement de la vie ?

Si je dois demander une péridurale, accoucher par césarienne… serais-je capable de le vivre non pas comme un échec, mais comme une expérience ? Et accepter sans rancœur que c’est ainsi que mon enfant a voulu venir au monde ? Serais-je capable de ne pas en tenir rigueur à ma sage-femme, au corps médical, à moi-même ou à mon compagnon ?


Je ne sais pas… peut-être, peut-être pas… mais ce que je sais c’est qu’aujourd’hui je mets en place l’environnement le plus juste et respectueux pour rester alignée avec mes valeurs, et être en accord avec ce en quoi je crois…ce chemin que je parcours je le fais en conscience et amour en faisant du mieux que je peux avec ce que j’ai ici et maintenant !

Mon intention est claire, je sais jusqu’où je veux aller et je me suis entourée de personnes qui le jour J, seront là pour m’épauler et m’encourager à me dépasser… le reste, je laisse le soin à l’univers pour m’envoyer le meilleur qui nous sera donné à vivre et à traverser !»


Je reviens donc vers vous pour vous partager mon expérience ! Car voyez-vous le scénario idéal de mon accouchement n’a pas eu lieu et ce fût une sacrée leçon de vie !


J’avais fait le choix d’un accouchement nature au sein d’un plateau technique, mon scénario prévoyait l’arrivée de mon bébé par voie basse, dans le noir, au calme en présence de ma sage-femme et de mon compagnon. J’avais imaginé que ce serait lui qui le récupérerait à la naissance et qu’il découvrirait le sexe. Et puis notre bébé serait posé sur mon ventre, on attendrait que le cordon cesse de battre pour le couper, et pendant ce temps en peau à peau avec mon bébé je pourrais le contempler et croiser son regard.


On avait prévu aussi l'isothérapie placentaire : cela consiste à prélever un morceau de placenta pour en faire de l’homéopathie utile à tous les maux de l’enfant pendant ces 3 premières années. De quoi le soigner naturellement. La sage-femme devait procéder au prélèvement.


Nous voulions aussi conserver le placenta pour l’enterrer au pied d’un arbre que nous souhaitions planter.


Et puis nous comptions rester le moins de temps possible à a maternité (du genre 24/48h grand max !)


Ça c’était mon idéal, l’expérience fût tout autre. Après 8h de travail de manière naturelle, bébé ne descendait plus… Notre sage-femme décida donc d’appeler le gynéco-obstétricien de la maternité pour avis médical. Le verdict tomba sans appel : il fallait procéder à une césarienne, bébé restait coincé, par le cordon autour du cou probablement.


Cette annonce je la pris comme une sentence violente et injuste. A 7cm de dilatation, après 8h de travail beau et intense, après une grossesse de rêve, en ayant mis en place tout ce qu’il fallait pour vivre au mieux mon accouchement, mon bébé allait naître par césarienne !


Tout mon idéal s’écroula en l’espace d’une seconde…une douleur indicible me transperça et j’hurlai toute ma colère, toute mon incompréhension, je pleurai, je suppliai, je ne voulais pas y croire, c’était un cauchemar ! Tout mais pas ça !


Un profond sentiment d’échec m’envahit ! je le criai à ma sage-femme qui accueillit ma douleur puis tenta de me faire reprendre mes esprits… c’est la vie de mon bébé qui est en jeu ! Il faut procéder à cette césarienne, sinon il y reste.


Je me vis rentrer en résistance, puis sous le choc, je me résignai car oui mon idéal s’écroulait, mais ce qui comptait n’était-ce pas que mon bébé naisse sain et sauf ? Bien-sûr, évidemment…mais sur le moment je voyais tout ce à quoi je renonçais avec cette césarienne, j’étais désespérée.


Mon bébé est né dans un bloc opératoire avec des néons blancs, une armada de personnel médical, c’est un homme aux mains gantées qui a récupéré mon bébé, j’ai entendu son premier cri derrière un champ opératoire, son cordon fût coupé immédiatement à la sortie du ventre, je n’ai pu qu’effleurer sa joue et l’embrasser avant qu’il ne soit pris en charge par l’équipe médical et mis en peau à peau avec son papa. Adieu l’idée de l'isothérapie placentaire, car une fois que la maternité prend en charge l’accouchement, le placenta leur appartient. Et puis nous étions tenus de rester 5 jours à la maternité, nous avons tenu 3 jours et demi...


Nous nous étions quelque peu éloigné du scénario idéal... même si nous sommes d'accord ce qui compte c'est la finalité ! Bébé est né, en pleine santé ! Hélas quand une blessure est activée, peu importe la finalité, quelque chose demande a être accueilli, entendu, pris en compte....


J’ai donc pleuré tout mon saoule en salle de réveil, le temps que mes jambes et mon bassin se réveillent de l’anesthésie… je me refaisais toute l’histoire à l’envers, une partie de moi niait ce qu’il venait de se passer, souffrait car elle voyait tout ce qu’elle aurait voulu vivre et auquel elle se devait de renoncer… pendant qu’une autre partie voyait bien que tout cela était parfait, mon enfant avait déjà endossé son rôle d’enseignant, il m'apprenais qu’entre l’idéal et la réalité, il y a aussi les impondérables de la vie qui s’immiscent dans le programme.


Il y avait ce que j’idéalisais, ce que je voulais vivre, moi en tant que future maman et puis ce que mon bébé avait décidé de vivre pour lui… Etais-je prête à mettre de côté ce que JE voulais de façon finalement très personnelle et égocentrique pour répondre au besoin et à la nécessité du moment ?! Je voyais à quel point je m’identifiais à ma manière d’accoucher : jusqu’où allais-je résister ?



Et puis est venu le moment où j'ai pu avoir ma fille dans mes bras... et je n'ai rien ressenti... comme si elle n'était pas ma fille... alors qu'elle avait passé 9 mois dans mon ventre ! J'étais triste, profondément triste, j'avais la sensation de m'être fait voler quelque chose avec cette césarienne.



L’acceptation a commencé à s'installer dès le lendemain, le processus de guérison pouvait commencer. Au jour d’aujourd’hui j’ai encore ce goût d’inachevé en moi qui persiste, et en même temps je peux remercier ma fille d’être née de la manière la plus juste pour elle. Je suis heureuse d’avoir choisi cette sage-femme et cet accompagnement-là. Et surtout ce lien que je n'ai pas ressenti à sa naissance, est aujourd'hui bien là !


L'allaitement fût difficile au début, là encore j'ai cru que j'allais devoir renoncer aussi à ça ! Mais je voyais bien ce qui se passait en moi : j'avais un discours intérieur qui appuyait sur ce sentiment d'échec que mon accouchement avait réveillé. Cela ne m'aidait pas à laisser la place au temps que demande tout apprentissage pour le bébé et moi-même ! Heureusement je fût soutenue moralement par ma sage-femme. Et j'ai réussi ! Grâce aussi, à notre persévérance à toutes les deux, ma fille et moi ! Une maman et son enfant c'est une véritable collaboration, un travail d'équipe, et on peut aussi y ajouter le papa dont la présence est d'un grand soutien, dans ces moments de grande vulnérabilité !


Après cette expérience, je ne peux que confirmer que la clé dans un accouchement c’est le lâcher-prise et j’ajouterais aussi une capacité d’adaptabilité.


Ma fille m’a appris à me détacher de mes convictions, pour accueillir l’expérience et voir plus loin que la forme.


Ce que je constate aujourd'hui, c'est qu'en choisissant un accouchement nature avec un accompagnement global, je me suis respectée dans mes valeurs...par contre certaines de mes convictions m'ont figée dans un idéal, dont l'exigence laissait peu de place à l'improvisation ! Il y a mille et une façons d'agir pour respecter une valeur importante à nos yeux et ça je viens de le comprendre suite au visionnage de ce TEDx : le paradoxe de Robin des bois.


Depuis sa naissance, quelque chose s’est apaisée en moi, une douceur s’est installée. Les convictions j’en ai toujours et elles m'aident aussi à me positionner face à mes choix de vie, par contre il est temps pour moi d'apprendre à y ajouter de la tempérance ! Tout un chemin...


Sophie Marot – Accompagnement dans la traversée de votre changement –

Pour en savoir plus: cliquez ici !



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