Faire face à notre plus grande peur : le vide !

Plus ou moins important, plus ou moins impactant, plus ou moins facile à faire…Quand le voile des illusions se lève… Il faut savoir accueillir la vérité… celle qui ne nous fait pas toujours plaisir mais qui est juste et en respect total avec notre personne…
En levant ce voile, je fais tomber le dernier rempart qui me protège de mon vide. Vertigineux… ce vide … !
Et pourtant fondamental !
Paradoxalement, c’est dans ce vide que je vais trouver MA vérité, celle que je suis vraiment, mon trésor enfoui, ma perle rare…
A ce qu’il paraît en tous cas, parce que là pour le moment c’est noir, c’est froid, je me sens seule, j’ai peur et mon instinct de survie me dit de vite trouver de quoi remplir… là ! Maintenant ! Tout de suite… des gens, de la bouffe, des sorties, des images, n’importe quoi mais « Rempliiiii, je t’en supplie !!! »
Et bien non, ça suffit ! ça, c’était avant … Avant quoi ? Et bien avant que je ne débusque un trouble –fête bien connu et non moins insidieux : Mon EGO !!!
Voyez plutôt : 30 ans qu’il mène sa barque, le pépère ! En eau paisible…toujours ! Tous les remous, les torrents et cascades, il sait les éviter…son leitmotiv ? Rester dans sa zone de navigation, on y est bien, c’est connu, c’est rassurant, c’est confort, pas de risques inutiles…
Sauf que depuis quelques temps, l’eau est de plus en plus trouble, marécageuse et hostile… on s’embourbe, on se prend dans les ronces et les ornières et on voit bien qu’on tourne en rond !… et cette odeur... ! Mon dieu c’est une horreur ! Mais bon ! Vaille que vaille, on tient bon…coûte que coûte on garde le cap !
Et puis voici venu le jour où la barque ne bouge plus…Panique à bord ! Que se passe-t-il ? Je ne comprends pas ! C’est quoi ce bordeeeeeeeeeeeeel !!!!!!!!
Et PAF ! C’est la prise de conscience…
L’eau s’est tarie, la vase accumulée, les ronces et les ornières ont envahi les embouchures des bras d’eau environnants… Figés, nous sommes figés… Plus d’horizon, tout est sec et dévasté…
Face à ce constat désastreux, mon égo a peur et doit se rendre à l’évidence : Tout seul il ne peut rien…il est coincé, il n’a plus le choix : il doit faire tomber le masque…

Et c’est là que le voile des illusions se lève… apparaît tout d’abord ce fameux grand vide, qui fait si peur et que L’égo a tellement envie de combattre et de nier…
Mais rien à faire, il est temps de changer et de sortir de sa zone de confort devenue trop étroite : il faut descendre de la barque et mettre les pieds dans la vase, s’enfoncer, galérer, mais faire face…
Faire face aux ornières, aux ronces, qui me blessent aujourd’hui mais qui m’empêchent de voir la lumière. C’est initiatique car nouveau, inconnu et semé d’embûche. Mais, au-delà des apparences et contre toute attente, c’est en faisant face à mes peurs, et en résistant le moins possible à ce qui est, que je découvre ce trésor enfoui au plus profond de moi : MON ÊTRE !
Ça y est !!!! La donne a changé…
A présent, mon égo n’est plus le seul maître à bord !
Tous deux se regardent en chien de faïence, se jaugent, s’observent, se reniflent… chacun tente de rester en vie.
Pourtant il n’est pas question que l’un d’entre eux disparaisse, bien au contraire ! On veut qu’ils cohabitent les deux compères ! Mais ça c’est une autre paire de manches, pour l’instant chacun garde ses positions et ne lâche rien…
Et même si l’égo a cédé du terrain, la partie n’est pas encore gagnée pour mon Être… bien trop longtemps resté dans l’ombre, il a encore du mal à se faire entendre, il est encore timide, pas l’habitude vous comprenez !
Mais si on y regarde de plus près, en coulisses, au plus profond de moi-même, c’est un vrai chamboulement intérieur : ma terre est en friche… en jachère même ! Voici venu le temps de choisir les graines que je veux planter… c’est maintenant que je décide à quoi ressemblera mon jardin intérieur, ce que je veux y mettre…ce que je veux pour demain, la vie que je veux me créer. Il est temps que je devienne actrice de ma vie, dans la pièce de théâtre que je ME choisis …

Et le jardinage ça s’apprend, une graine ça ne pousse pas dans la seconde où on la plantée, on ne peut pas aller plus vite que la musique, même si la tête, elle, elle veut absolument avancer, le corps, lui, n’est pas prêt !Maintenant que nous sommes sur le chemin, c'est le moment de se laisser traverser, de ressentir, de ne faire qu'un avec ce qui nous entoure !
Dans le film "La légende de Bagger Vance" de Robert Redford, la métaphore du swing authentique illustre bien tout ceci. Bagger Vance suggère d'écouter son être et non son égo : "Sentez -le avec vos mains, ne réfléchissez pas...Vos mains sont plus sages que votre tête ne le sera jamais".
Il parle de notre côté obscur que nous devons combattre : "vous voyez ce drapeau ? C'est un dragon que vous devez tuer...", il évoque l'idée de ne pas résister à ce qui est, et de se sentir relié à la vie : "Si vous regardez les choses sereinement, vous verrez l'endroit où les marées, les saisons et la course de la terre se retrouvent. Tout ce qui peut exister ne forme plus qu'un ! Cherchez cet endroit !maintenant ! Avec votre âme !" et le film entier nous montre à quel point tout ceci est un chemin !
Sophie Marot – Accompagnement dans la traversée de votre changement –
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