L’art de l’enfantement : se réapproprier sa grossesse et son accouchement !

L’intention de cet article est de vous partager, mes réflexions et mon expérience personnelle de femme enceinte, car en ces temps de grands changements énergétiques, mettre de la conscience sur l’art d’enfanter est plus que jamais d’actualité ! A l’écriture de cet article, j’achève mon 6ème mois et depuis le début de ma grossesse, je m’applique à mettre du sens et de la conscience sur ce que je vis et ce que je veux vivre. Aujourd’hui, je ressens le besoin de m’exprimer sur tout ça, pour laisser une trace, avec l’espoir que mon témoignage puisse servir des parents sur le chemin de l’enfantement, qui se sentent seuls face à leur désir et noyés dans le flot d’information qui nous entoure… De mon côté, j’apprécie de tomber sur des articles, des témoignages, de femmes et d’hommes qui souhaitent ajouter de la conscience dans ce monde fait de rationalité, de chiffre, de productivité et de rentabilité… Alors à mon tour de mettre en place un phare qui guiderait certain parent en pleine navigation à l’aveugle ! Tisser la toile de la solidarité pour participer à l’éveil des conscience…cet article a l’ambition de vouloir y ajouter son fil d’Ariane !
Me respecter et oser affirmer ce que je veux !
De mon point de vue, en tant que femme, nous avons la responsabilité de nous réapproprier cet acte de création pure face à un système qui a petit à petit misé sur la prise en charge médicale de nos corps et de nos enfants. Avec mon compagnon nous avons fait le choix de nous écouter, et de ne pas prendre pour argent comptant tout ce qu’on nous disait ! Pas toujours évident face à un système bien ancré dans ces conditionnements et croyances… le mot d’ordre pour nous : aller dans le sens de l’amour et de la simplicité ! J’ai toujours eu un regard étonné, voire même critique, sur notre manière d’appréhender la grossesse et l’accouchement en France…mais tant que je n’étais pas concernée je regardais ça de loin.
Aujourd’hui je suis au cœur du sujet, me voilà concernée ! J’aurais eu cet enfant il y a de ça 4 ans je pense que je me serais laissée embarquer sur le chemin bien balisé de notre système de santé, qui a mon sens n’est qu’un parcours médicalisé dénué de toute humanité, dont l’existence s’avère utile en cas de grossesse à risque ou pathologique, ce qui pour une majorité de femmes n’est pas le cas. Je me serais laissée guider, diriger, manipuler, parce que je n’avais pas la conscience que j’ai aujourd’hui, parce qu’oser exprimer ce que je veux face à l’autre, en l’occurrence un corps médical qui « sait », aurait été inenvisageable à l’époque. M’affirmer, prendre ma place, oser dire non était à l’époque une tâche bien difficile. Je me serais très certainement déresponsabilisé en laissant le pouvoir à l’autre ! Car la société patriarcale dans laquelle nous évoluons à minutieusement instillée dans nos esprits que nous ne savons pas accoucher seule, et que nous avons besoin du corps médical pour nous prendre en charge. « Nous prendre en charge ! », quelle horrible expression ! et pourtant là est bien le problème ! « Tout est pris en charge ma bonne dame ! les frais de santé, le suivi médicalisé tout au long de la grossesse, la manière dont vous serez accouchée, l’accueil de votre nouveau-né, les vaccins qui luis seront administrés, ne vous souciez de rien ! tout est finement orchestré pour votre sécurité et la santé de votre bébé ! » Paf ! emballé c’est pesé ! rentrez dans les cases et laissez-vous guider, vous êtes libre !
Libre d’agir comme des moutons ça c’est sûr ! Et on ne manque pas de vous dire au passage à quel point les maternités sont au top de la technologie et de la sécurité, et que des millions de vie ont été sauvées depuis toutes ces avancées, bien loin de nos grands-mères qui mouraient en couche chez elles ! Je suis en colère ! j’écris ces mots et je sens cette colère m’envahir ! il faut qu’elle sorte, que je m’exprime ! j’ai envie d’hurler :
Arrêtons le massacre ! Arrêtons l’ultra sécuritaire ! réveillons-nous ! sortons de notre torpeur !
Dans ce système bien balisé, nous sommes libres de ne pas nous laisser enfermer ! Encore faut-il que nous prenions nos responsabilités individuelles en tant que femme et homme ! Ne laissons pas la peur dicter nos actes et reprenons en main notre pouvoir personnel !
Se réapproprier notre pouvoir d’enfanter

Lâchons prise et laissons faire la nature ! Notre corps sait instinctivement fabriquer ce petit bout d’homme venu s’incarner. Physiologiquement tout se met en place dès le premier jour de la fécondation ! le corps s’adapte, se transforme, se prépare à accueillir la vie ! Il sait ! Faisons-lui confiance ! Accompagnons-le dans sa métamorphose. Il me semble que nous avons ici la possibilité en tant que femme, d’aller toucher notre véritable pouvoir créateur. Cette force de vie qui nous habite, cette puissance, nous ouvrent les portes d’une véritable expansion de conscience, qui nous donne accès à notre nature chamanique ! En donnant naissance, nous devenons mère… c’est une véritable métamorphose
Et comme toute métamorphose cela demande de traversée des étapes initiatiques qui nous permettent d’aller chercher au fond de nous-mêmes des ressources insoupçonnées !

Dès le premier jour de grossesse, nous entamons un processus de changement qui peut s’avérer douloureux, encombrant, dérangeant ou bien épanouissant, joyeux, libérateur… en tous cas différent selon chacune d’entre nous, car lié à nos histoires personnelles, nos croyances, nos conditionnements, notre cadre de vie dans lequel nous évoluons… Neuf mois pour se préparer, se transformer avant d’enfanter… Neuf mois pour intégrer, digérer, s’informer, faire des choix qui nous ressemble, échanger, construire son projet de naissance. C’est à nous, futurs parents, de nous prendre en charge ! Prenons à bras le corps et le cœur notre responsabilité face à cet Être en devenir, réapproprions-nous notre pouvoir d’enfanter, car nous savons au fond de nous ce qui est juste et bon ! Occasion rêvée de renouer avec notre part instinctive !
Mon cheminement personnel : de l’envie à la concrétisation
♥ Comment l’envie d’avoir un enfant a germée ?
Cette aventure a commencé en février 2016, 10 jours de diète en Amazonie avec 3 frères chamans. 5 cérémonies d’Ayahuasca plus tard, je réalise que toutes m’ont fait travailler sur le sujet de l’enfantement. A ma très grande surprise, d’ailleurs ! Comme le disent les chamans, les plantes vont là où est la priorité, elles savent ce qu’il y a à soigner, ce n’est pas le mental qui décide. Elle s’est donc chargée de soigner mon enfant intérieur et mon utérus ! Sur le chemin du retour pour la France, je me revois dire à mon compagnon : et si on avait un enfant ? Quand est-ce-qu’on se déciderait ? D’une seule voix nous nous sommes dit que d’ici un an ce serait pas mal..

Et nous sommes revenus à notre vie, nous avons cheminé dans nos projets respectifs, sans que le sujet ne revienne dans nos esprits. Octobre 2016 : Lors d’une promenade en forêt je tombe lourdement sur les fesses, la chute est violente, cela résonne dans tout mon dos jusqu’en haut de la tête. Je suis sonnée, et je ne comprends pas ce qui vient de m’arriver, comme si une force invisible m’avait fait un croche-patte… Au fond de moi je ne comprenais pas encore le but de cette chute, mais je me suis tout de suite dit qu’elle allait m’amener quelque part…
Le lendemain je consulte un ostéopathe, qui va travailler sur plusieurs séances à me remettre d’aplomb, je ne m’étais en effet pas loupée ! La semaine d’après une amie énergéticienne me propose un massage pour compléter le travail de l’ostéo et me détendre. Dès le début de la séance, elle pose ses mains sur mes pieds et entend les mots : « heureuse nouvelle ! » … Et moi sur la table de massage, je me surprends en entendant cette phrase, à penser que je suis peut-être enceinte…. La masseuse ne m’en dit pas plus, et je ne lui en demande pas davantage non plus… elle me masse avec douceur… Enceinte… un sourire se dessine sur mes lèvres… Mais qu’est-ce-que je ressens là, à l’intérieur de moi ? mon Dieu ? mais serais-je de la joie ? mais oui ! Je rentre à la maison et me précipite pour répéter le message des guides de ma masseuse…un sourire se forme sur les lèvres d’Antoine… nous nous surprenons à imaginer : et si c’était vrai ? et bien on serait trop content ! OK ! sauf que techniquement, là ce n’est pas franchement possible, stérilet toujours opérationnel ! Résultat des courses : je ne suis pas enceinte, mais par contre on est prêt ! Le message est clair ! Alors on se dit qu’on laisse la fin de l’année passer et que je peux prendre un rdv pour le mois de février…
Durant ces 3 mois, des infos diverses me parviennent via des vidéos, articles, sur l’accouchement naturel, la vaccination, je me sens au fond de moi de plus en plus concernée par ces sujets, et je vois à quel point cela m’impacte émotionnellement.
Durant ces 3 mois j’ai compris que cet enfant allait être un véritable catalyseur de mon pouvoir créateur. Grâce à lui j’allais certainement être amenée à faire des choix qui me respectent, à prendre des décisions qui ne vont pas forcément dans le sens de ce que la société a mis en place autour de la grossesse, de l’accouchement et de l’éducation. En prenant conscience de tout ce que cela impliquait, je me suis sentie vulnérable, face à la société, au corps médical, qui pendant des siècles ont bâti une vraie muraille et une armada de protocole autour de cet acte.

Puis, en janvier 2017, au cours d’une nouvelle séance avec mon ostéo, celui-ci me demande si je prends une contraception, je lui dis que oui, mais que je vais l’enlever prochainement. Il me fait comprendre que le stérilet doit être la cause d’une douleur à l’aine que j’ai depuis plus d’un an ainsi que d’une inflammation de mon utérus, qu’il ne pourra pas soulager si je le garde. L’enlever est donc une bonne chose !
Je sens un soutien de l’univers dans ce diagnostic, car je me dis qu’enfant ou pas, après ce rdv j’aurais décidé d’enlever mon stérilet qui, je le sentais, me gênait depuis un an et demi. L’ostéo venait de soulever une somatisation de mon corps, que je refusais jusque-là de prendre en compte, car remettant en cause beaucoup de chose et surtout le côté « pratique » de la contraception ! Pratique oui, mais souffrant pour mon corps ! Cela me donne l’occasion de parler de notre projet de naissance à mon ostéo, et de lui exprimer mon désir d’accoucher le plus naturellement possible. Un lien se créé car lui aussi avec sa femme, veulent aller dans ce sens pour le prochain. Il a un super livre à me prêter sur ce sujet. C’est à ce moment-là qu’une petite voix à hurler au fond de moi : « je le savais ! cette chute n’était pas un hasard ! maintenant je sais pourquoi ! cet homme est le premier soutien dans notre projet ! Non je ne suis pas seule ! »

♥ J’ouvre les portes
Février 2017, rdv chez la gynéco, pour me libérer de ce stérilet que je supporte de moins en moins depuis que je sais à quel point il bloque mon énergie vitale. Ce RDV fût le seul que j’ai pris avec elle, car il fût à la hauteur de ce que je veux éviter de vivre avec le corps médical ! première initiation, donc, et là je n’ai pas réussi à prendre ma place ! je suis restée interloquée devant le peu d’humanité de cette femme et en suis ressortie déçue et en colère ! Pour faire bref, elle me reçoit dans son bureau :
- Elle : – « votre nom ? » la tête dans ses fiches…
- Moi : – « euh non en fait c’est la 1ère fois que je viens ! »
- Elle : – « ah ça tombe mal, moi qui n’est plus de place dans mes placards ! »
Ok ! là je me sens vraiment bien accueillie ! ça fait plaisir, voilà de quoi bien me détendre ! Mais je ferme ma bouche et me dis : tu te fais enlever ce foutu stérilet et basta ! Elle créée la fiche (qui va bien encombrer son placard ça sûr, parce que je ne reviendrais pas !), et me demande d’aller me déshabiller entièrement et de m’allonger. Me voilà nue comme un vers, les jambes écartées, vulnérable, face à cette femme aussi froide que la glace ! Qu’on en finisse ! Une fois sa mission accomplie la voilà qui me sort d’une manière aussi empathique qu’un robot.
-Elle : -« Bon ! une fois que vous serez enceinte vous ne touchez plus les chats et mangez tout bien cuit ! et puis vous allez me prendre des gélules d’acide folique. »
- Moi : – « euh…et ça sert à quoi l’acide folique ? »
- Elle : – « à ce que la colonne vertébrale du fœtus se développe normalement, vous en prenez dès aujourd’hui et pendant les 3 premiers mois de grossesse. »
Voilà à quoi se résume l’accueil de la vie pour cette femme ! waouh ! ça fait rêver ! Je suis ressortie avec mes ordonnances, prise de sang et compléments alimentaires…j’ai tout jeté à la poubelle ! On ne m’y reprendra plus ! ça commence avant même d’être enceinte ! quelle tristesse ! Aujourd’hui je la remercie, car ce RDV fût le coup de pied salvateur pour m’engager dans la mise en place d’une réalité qui me ressemble, celle que je veux vivre dans l’amour, la simplicité, la joie et le PLAISIR ! Comment ? je n’en sais strictement rien… faisons confiance en la vie ! Quoiqu’il arrive désormais, la porte est ouverte ! Petite âme qui m’appelle depuis plusieurs mois, je suis prête à t’accueillir en conscience ! Nous t’attendons !
♥ Le désir devient réalité !
Le lendemain je revois mon ostéo, pour qu’il puisse faire le travail nécessaire à la mise en circulation de l’énergie autour de mon utérus inflammé par 3 années de stérilet. Il en profite pour me prêter son fameux livre : « Intime naissance ». Ce livre est une mine d’or ! Il m’a permis de mettre en lumière ce que je ressens au fond de moi, il a mis des mots sur ce que j’ai envie de vivre et d’expérimenter dans l’art d’enfanter. Truffé de témoignages de parents, de sage-femme, de doula, de médecin tous plus touchants les uns que les autres ! Plutôt que d’accouchement naturel, ce livre parle d’accouchement physiologique… mot barbare pour moi sur le moment, et qui maintenant prend tout son sens. La physiologie c’est être à l’écoute du corps et de sa mécanique instinctive. Maïtie Trelaün en parle de manière un peu plus technique dans son livre « j’accouche bientôt que faire de la douleur » :
« La physiologie appliquée à l’obstétrique étudie les mécanismes physiques et chimiques fondamentaux de l’organisme permettant la reproduction, la gestation, l’enfantement et l’allaitement dans un contexte universel et transculturel. Donc l’étude de la physiologie en général, et de l’accouchement en particulier, est une science qui identifie les mécanismes fondamentaux de l’organisme tant physiques (mobilité du bassin, actions et interactions des muscles, rotation du mobile fœtal…), que chimiques (les hormones, leurs actions physiques et comportementales, leur interactions…) permettant l’enfantement. »
Les rouages de la physiologie sont des enchaînements minutieusement programmés par la vie et pour la vie ! Tout à une utilité, même la douleur pendant l’accouchement ! Pour ma part la compréhension de cette physiologie m’aide aujourd’hui à me conforter dans mon choix d’accoucher sans péridurale, car j’ai saisi à quel point tout à une utilité et une fonction dans le processus de l’accouchement, il y a des étapes à franchir, des peurs à dépasser pour s’ouvrir et laisser passer la vie…afin de faire naître la mère en moi. L’enfant qui va naître à son tour, vit lui aussi son propre processus :
1- In-utero, le corps qui accueillera cette âme venue s’incarner, se prépare, grandit, se transforme. Sur le plan spirituel, l’âme pendant ce temps, traverse son processus d’incarnation et au fil des mois se densifie, ressent la matière qui l’attire, l’alourdit…elle quitte son monde de lumière pour venir faire une expérience terrestre et poursuivre son évolution… Cette densification n’est pas forcément « facile » pour elle, quitter la légèreté, accepter l’incarnation, quitter un monde unifier et entrer dans celui de la dualité ! cela lui demande du courage pour oser franchir le pas ! Elle a 9 mois pour cela, aidée de ses parents qui prendront soin de lui réserver régulièrement un espace d’écoute et d’amour pour l’encourager, et lui dire qu’ils sont là pour l’accompagner sur le chemin de son autonomie ! Pour bien saisir ce que vit l’âme dans son processus d’incarnation qui commence avant même la conception, je vous recommande le livre : « Les neuf marches » de Daniel Meurois et Anne Givaudan. On y suit le parcours d’une âme depuis sa conception jusqu’à la naissance, un très beau regard spirituel sur la grossesse et la naissance.
2- La naissance est un véritable passage initiatique, qui fera passer ce petit être en devenir, de la vie intra-utérine à la vie aérienne. D’un cocon où il fait noir, et dans lequel il flotte à la matière lumineuse et dense…
« Sortir afin d’accéder à un espace plus large s’impose pour que le bébé continue de vivre et de grandir. » -Maïtie Trelaün-
Ce passage est également « douloureux » pour le bébé, d’où l’importance que la mère soit dans le lâcher-prise, l’écoute intérieure, la connexion avec son bébé pour dire « oui je m’ouvre ! Je me laisse traverser. »

Dans la vie tout est une question de point de vue ! nous avons le choix de regarder avec les yeux de la soumission ou ceux de la responsabilité consciente ! Notre inconscient judéo-chrétien, en proclamant « tu enfanteras dans la douleur » instille dans les esprits que la douleur est une punition à laquelle il faut se soumettre pour notre rédemption et le rachat de la faute originelle… Pratiquant ou pas, cet inconscient est en nous, parfois bien enfoui mais en tous cas bien présent ! De ce point de vue, la douleur est alors subie et nous en avons peur. On peut donc parfaitement comprendre le désir croissant des femmes à vouloir une péridurale : enfin un moyen de soulager cette douleur, « Pourquoi souffrir pour rien, si je peux ne rien sentir ! » Avec le point de vue judéo-chrétien c’est sûr moi j’opte pour la péridurale ! cette douleur n’a aucun sens à part celui de me punir !
Du point de vue de la Vie, l’accouchement est une naissance ou une re-naissance, un changement d’état. Passage de l’avant à l’après, il est apparenté à une épreuve qui nous permet de grandir. La douleur est là pour nous guider, nous dire où il est nécessaire d’ouvrir, de lâcher, de respirer. La douleur nous sert à sentir nos limites et à prendre conscience du mouvement qui se créé. Tant que nous sommes en bonne santé, nous ne sentons pas notre estomac ou notre utérus ! et puis je fais une indigestion ou une infection et la douleur vient m’alerter de prendre conscience de cette partie de moi qui a mal et qui demande toute mon attention ! Les contractions se déclenchent pour alerter la femme, qu’il est maintenant tant de laisser sortir bébé… L’espace est devenu trop étroit et bébé est prêt à prendre son autonomie. Sans cette information physiologique, combien de temps serions-nous capables de garder ce bébé en notre sein ?! Quand on commence à regarder l’enfantement du point de vue de la vie, alors on s’engouffre dans un monde magique ! le corps sait et met en place tout ce qui va être utile et nécessaire à la mise au monde de la mère et de l’enfant pour l’aider à créer le lien qui unira ces deux êtres, à mettre en place la lactation, les comportements instinctifs et y mettre l’ingrédient indispensable à la vie : l’amour ! Du point de vue de la vie, j’opte pour l’accouchement physiologique !
Maintenant que je sais, je ne peux pas faire autrement ! Mais encore faut-il le savoir, et malheureusement si les parents ne font pas les démarches par eux-mêmes pour s’informer sur ce sujet, ce n’est pas le corps médical comme ma super gynéco-robot qui vous en parleront. Nan ! Eux, ils vous parleront de ce que vous devez faire pour éviter d’attraper la toxo, la listéria, pour ne pas prendre trop de poids, pour éviter l’anémie. Ils vous expliqueront qu’il y a 3 échos obligatoires pour rentrer dans le parcours santé de la femme enceinte et être remboursée intégralement. Ils vous diront que vous êtes pris en charge intégralement à partir de votre 6ème mois, que vous êtes libre de faire suivre votre grossesse par une sage-femme, une gynéco, un médecin, peu importe c’est comme vous préférez.

Que pour accoucher vous devez vous inscrire à la maternité, voir un anesthésiste pour la péridurale qui soulage la douleur madame, vous y avez le droit. Et que cette maternité possède un service obstétrique ultra-moderne en cas de complication, vous serez prise en charge médicalement vous et votre bébé. Surveillance monitoring, bloc opératoire pour césarienne, personnel au top pour épisiotomie, forceps… No problemo, on est à la pointe de la technologie ! Elle est où la vie ? elle est où la joie ? Moi j’ai mal au ventre quand je lis ça ! Parce qu’il manque un ingrédient : de la spiritualité ou encore de l’amour !
Alors, moi j’ajouterais qu’être enceinte est une véritable opportunité d’exprimer ton potentiel créateur, d’être à l’écoute de ton corps, de vivre au rythme de ces changements corporels, émotionnels, physiologiques. Que cette âme elle n’est pas là par hasard, elle t’a choisi toi et ton homme, comme étant les parents les plus à même de l’accompagner sur le chemin de son autonomie. Que vous allez vous faire grandir ensemble, qu’elle va vous aider aussi, parce qu’elle sait, dans sa conscience, les blessures qui demandent à être pansées chez vous ! elle saura appuyer sur tous les boutons pour vous sortir de votre torpeur ! J’ajouterais que l’accouchement c’est un passage initiatique qui va t’aider à naître mère, qu’en accueillant les sensations qui te traversent, les peurs qui te submergent, tu vas aller toucher des ressources insoupçonnées, une force innée qui resteront à jamais gravée dans ton corps et qui te feront te sentir indestructible ! Tu vas pouvoir toucher tes limites et les dépasser ! Tu vas traverser ça avec ton homme qui trouvera aussi sa place dans cet accouchement, où il pourra être présent et te soutenir dans cette traversée. Que tu vas vivre un état de conscience modifiée si tu lâches-prise, et que c’est l’occasion rêvée de laisser parler ta part animale, instinctive !
« Se donner la chance d’enfanter, c’est également renouer avec notre nature sauvage et instinctive, notre féminin profond : c’est renouer avec cette force intuitive qui préserve l’être et ce qui lui permet d’être.
-Maïtie Trelaün-
Et que tout ça c’est toi et ton homme qui l’avez créé ! Parce que vous vous êtes impliqués à bras le corps et le coeur, pour aider une âme à faire le passage et à trouver le courage de venir vivre l’expérience unique de l’incarnation ! Et puis j’ajouterais encore ceci : Tu sais enfanter ! Tu en es capable ! Tu as en toi la force de toutes ces femmes qui ont mis monde et tu peux franchir cette étape de vie dans la joie et l’amour ! Alors ? Maintenant, c’est comment à l’intérieur de toi ? moi je m’envole, je me sens puissante, prête à tout oser ! ça me porte, je me sens responsable, invulnérable, décidée, et protégée par la vie ! Mon corps ne peut que dire oui ! Je me fais confiance !
Devenir mère, c’est se laisser bousculer, c’est entrer dans le mouvement de la mouvance de l’adaptation. La mouvance est mouvement, le mouvement est la vie. Devenir maman est un moyen de réactiver le principe vital en nous » -Maïtie Trelaün-
Le choix nous l’avons toutes et tous ! La société nous propose un parcours bien balisé et sécurisé, qui peut convenir à certains d’entre nous. La question n’est pas de dire c’est bien ou c’est mal… la question est : A partir de quel moment je peux décider en conscience de vivre ma grossesse et mon accouchement comme je le veux ? De mon point de vue, la réponse réside dans l’implication des parents à aller chercher l’information dans sa globalité ! Et a oser exprimer ce qu’ils veulent vivre en toute liberté ! Les médecins évoquent la grossesse et l’accouchement avec leur point de vue : la pathologie, les risques, les dangers, la santé avec une mission : sauver des vies ! C’est un point de vue qui peut engendrer la peur si on ne s’en tient qu’à celui-ci ! Alors n’oublions pas d’écouter aussi le point de vue de LA VIE ! Celui qui va dans le sens de l’Amour ! Car quand on est une femme sans antécédents médicaux, dont la grossesse se passe bien, rien ne nous oblige à rentrer dans le package « ultra-sécuritaire »… bien au contraire ! nous avons la possibilité de faire et agir autrement. Les consciences s’ouvrent aujourd’hui, des sages-femmes, médecins, obstétriciens agissent au quotidien pour faire bouger les choses, mais à eux seuls cela ne suffit pas, ils ont besoin des parents pour que le changement s’opère dans la durée et impacte la société en son coeur !
Qu’est-ce-que j’ai mis en place pour aller dans le sens de ce en quoi je crois ?
C’est arrivée, très vite pour nous ! J’entendais l’appel de cette âme, de plus en plus, mais je n’aurais pas cru qu’elle aurait été si réactive ! elle s’est jetée dans l’aventure dans les jours qui ont suivi l’ouverture des portes ! Pour notre plus grande joie et surprise ! A partir de là je me suis dit ! ok ma chérie, maintenant on y est ! première chose t’entourer de personne de confiance qui partagent la même vision que toi, t’informer, te préparer et faire confiance à la vie ! Première question : J’accouche où ? C’est clair, je ne veux pas accoucher à l’hôpital de Bayonne. Je veux accoucher chez moi ! Dans la douceur du cocon familial, avec lumière tamisée, musique, bougie, calme, tranquillité… et mon homme à côté qui me soutient, m’apaise, m’encourage. J’imagine l’arrivée de notre enfant dans ce cadre doux et sécurisant, avec des personnes qui l’aiment et le connaissent déjà. L’arrivée de rêve dans l’incarnation, bien loin des bruits , odeurs et sensations d’un hôpital froid et aseptisé ! je veux être soutenue dans mon accouchement par la même sage-femme qui m’aura suivi pendant la grossesse. Je me sentirais vraiment en confiance ! Mon homme me suit dans ce projet, il me soutient ! Ouf ! Alors je me dis qu’il me suffit de trouver une sage-femme qui fait les accouchements à domicile… Naïve petite Sophie ! Mais oui bien-sûr, genre tu vas la trouver facilement ! Héhé, que c’est beau l’innocence ! J’ai vite déchanté !

Parce qu’officiellement quand tu te renseignes sur les manières d’accoucher en France, on te dit que tu es libre de le faire en maternité, en maison de naissance, sur un plateau technique ou à domicile… ok ! mais c’est merveilleux ! Sauf que ça c’est dans les livres, sur le terrain la réalité est tout autre ! En effet en France rien ne t’interdit d’accoucher chez toi… rien ne te l’interdit, mais cela ne veut pas dire que l’on va te faciliter la tâche ! Parce qu’il faut bien comprendre que financièrement, les accouchements dit physiologique, qui ne nécessite pas de péridurale, pas de perfusion, pas de monitoring, pas de césarienne, pas de forceps, pas d’analgésique, et bien ça ne rapporte rien ! Et ça les lobbies pharmaceutiques et fournisseurs de matériels obstétricaux et bien ils ne veulent pas en entendre parler… C’est qui ces femmes qui pensent qu’elles peuvent accoucher seules ?! non, non, non ! Elles vont nous faire couler nos boîtes ! Alors quand tu cherches une sage-femme libérale pour t’accompagner dans ce projet…ben y’a pas grand monde !

Elles veulent bien te suivre pendant ta grossesse, te préparer à l’accouchement, et te suivre après l’accouchement…mais entre les deux, c’est-à-dire l’accouchement en lui-même, elles ne seront pas présentes…pourquoi ? et bien parce que aux yeux de la loi il faut qu’elles prennent une assurance qui coûtent les yeux de la tête pour pouvoir pratiquer à domicile… sans ça elles peuvent quand même prendre la responsabilité de venir t’accoucher à domicile mais elles sont hors-la-loi et là tu découvres une véritable chasse aux sorcières de la part de l’ordre des médecins… prêt à tout pour éradiquer ces femmes qui osent penser que l’accouchement est un acte naturel, que les femmes peuvent gérer elles-mêmes… Et bien-sûr ils ne manqueront pas de te prouver par des statistiques sorties des vieux placards d’avant guerre que l’accouchement en maternité est bien plus sécuritaire qu’à domicile, souvenez-vous de nos grands-mères qui mouraient en couche ! elles accouchaient chez elles ! oui mais ça c’était il y a un siècle mon ami, à l’époque l’hygiène n’était pas la même, les conditions de vie non plus, et le niveau de conscience encore moins ! Va falloir dépoussiérer les idées reçues ! Mais n’oublions pas que le mot d’ordre ici est : Générons la peur ! comme ça on prend le pouvoir et on s’en met plein les poches ! Responsabiliser les femmes, nooooon ! les infantiliser ouiiiiii ! Pour décharger un peu le corps médical, qui s’en prend plein la tronche depuis le début de cet article (pardon au passage à tous ceux et celles qui tentent de faire changer ce système patriarcal !), il y a aussi tout le mouvement des féministes dans les années 1960-70, qui ont leur part de responsabilité dans la course contre l’allaitement, la douleur et tout le toutim, sous prétexte de l’égalité des sexes ! Loin de moi l’idée de renier tout le chemin parcouru par ces femmes, mais j’y mets un bémol, car l’égalité des sexes est de mon point de vue une expression quelque peu glissante, qui peut vite nous échapper ! Si l’égalité des sexes c’est agir et faire comme les hommes, alors là je dis non ! Nous sommes différents et complémentaires, c’est ce qui nous unis justement !

Devenir une femme qui a des couilles, merci bien mais on voit où cela nous mène : les wonder women, power girl, business women, working girl et compagnie se la jouent « je gère une vie qui ne me ressemble pas, mais j’assure un max ! », pour être à la hauteur du monde impitoyable du patriarcat…ici elles jouent le jeu de l’homme et ne font que renforcer leur toute puissance et leur main-mise sur les femmes ! je n’appelle pas ça de l’égalité, j’appelle ça une bataille d’égo ! Je n’irais pas plus loin dans le débat, sinon cet article déjà long, n’en finirait pas. Pour pousser votre réflexion, voici le lien d’un article très intéressant qui retrace historiquement l’évolution de la naissance en France, du point de vue politique et féministe : très instructif ! Pour le lire : cliquez-ici
Cette simple question « où j’accouche ? » m’a amené à prendre conscience de la réalité obstétricale en France et du manque d’ouverture de nos consciences. Très difficile d’accoucher à domicile donc, en France notamment et surtout au Pays Basque… Grrrr ! A part accoucher clandestinement, seule à la maison ou en Espagne avec une femme dont je ne parle pas la langue… peu de possibilité s’offre à moi. Très bien ! Qu’en est-il des maisons de naissance ? là encore déception : la seule maison de naissance qui existait dans ma région, à Ortez dans les Landes, se trouvent être fermée depuis 4 ans… « P***** de b***** de m**** ! elle est où la liberté d’action ! Pieds et poings liés ! On ne peut même pas accoucher comme on veut dans ce pays ! ça me fout en boule ! » Et puis j’entends parler de plateau technique… Bon ! le mot ne m’enchante guère…pas très poétique tout ça ! mais c’est quoi au juste ? En gros c’est une chambre nature qui est créée au sein d’une maternité et où une sage-femme libérale peut accompagner les femmes dans leur accouchement physiologique, sans tout l’armada médicale et avec la possibilité de transférer les mamans en cas de complication. Nous rencontrons donc la sage-femme qui s’occupe des naissances sur ce plateau technique et lui faisons part de notre projet…nous ne sommes pas encore bien à l’aise, et peu sûr de nous, mais en gros nous avons réussi à lui exprimer notre désir d’accoucher de manière physiologique. Son approche va dans notre sens : elle peut nous suivre tout au long du processus avant, pendant et après, elle implique le papa dans l’accouchement, nous fait comprendre que c’est nous qui accouchons, et qu’elle est là au cas où, en soutien. Et que finalement peu importe le lieu où nous accouchons, c’est à nous de créer notre bulle pour nous sentir en confiance et vivre ce passage tous les trois !

De retour de ce RDV, beaucoup de question, et une certaine déception en moi de ne pouvoir accoucher à domicile… et puis je me dis que l’acceptation commence dès maintenant, que oui je peux idéaliser mon accouchement, mais que je dois faire aussi en fonction de la réalité du terrain…composer avec ce qu’il y a. Cette sage-femme nous montrait que de son côté elle a composé avec ce qui existe…ce qui ne l’empêche pas de rêver à la création d’une maison de naissance…mais pour le moment les consciences en France sont difficiles à bouger, ça prend du temps !
En rencontrant en parallèle l’association de parent « cœur de famille », qui a pour but de défendre l’accouchement physiologique en maison de naissance ou à domicile, et qui offre un véritable soutien pour les parents qui souhaitent vivre une naissance en conscience, j’ai pu aussi voir les limites de leur action. J’y ai rencontré des femmes qui défendent leur idéal bec et ongle, mais qui se battent contre le système…résultat des courses : radiation de l’ordre des sages-femmes, colère et indignation, rejet complet du système des maternités…là aussi une fermeture s’installe… on se cloisonne les uns des autres : il y a les maternités d’un côté, et puis l’accouchement physiologique de l’autre. Cohabitation difficile… Et nous là-dedans, on se retrouve balloté au milieu…quoi faire ? c’est quoi la solution ? Accoucher seule ? Pour un 2ème éventuellement, mais pour le premier faut pas pousser non plus, je connais mes limites ou pas d’ailleurs, c’est pour ça que seule, j’aurais trop peur ! Clandestinement ? très peu pour moi ! Je n’aime pas l’idée de « pour vivre en paix, vivons caché ! ». Energétiquement, ce n’est pas bon ! Pour moi faire le choix de cet accompagnement global avec accouchement en plateau technique, ce n’est pas tout à fait mon idéal, mais c’est le mieux du moment. Un compromis entre l’hôpital et le clandestin… Après réflexion nous optons pour cette option ! Laissons-nous porter !
♥ Trotti trotta, j’avance et me prépare à la naissance
Début du 7ème mois déjà…et tout ce chemin parcouru ! La réponse à la question « où j’accouche ? » a répondu en même temps à celle de « par qui je me fais suivre avant, pendant et après l’accouchement ?»…
1- De notre côté nous y avons ajouté quelques séances d’haptonomie avec une autre sage-femme. Ça c’est pour que le papa en devenir se sente aussi en relation avec bébé ! parce que pour eux c’est plus compliqué, leur corps ne se modifie pas… pas de transition, je passe d’un état d’Homme à un état de Père au moment de la naissance du bébé ! Et puis cela nous permet de commencer a créer notre relation à 3 ! L’haptonomie c’est l’art du toucher !
2- Nous sommes aussi allés voir une Doula. Ce sont des femmes, mères de famille en général, qui propose d’accompagner les futurs parents dans leur projet de naissance. Leur rôle est plus d’ordre pratique et émotionnelle. Elles n’ont pas la casquette de médecin, sage-femme, obstétricien, elles sont neutres dans leur approche et peuvent ainsi plus facilement laisser la place aux peurs et questions des parents. Au final, je n’ai pas ressenti le besoin d’être accompagnée par une Doula, peut-être aussi parce que mon compagnon me soutient dans mes choix ainsi que ma famille ! Pour des femmes qui se retrouvent confronter aux peurs du futur papa et de la famille, je pense que la Doula peut devenir un vrai soutien !
3- En parallèle j’ai adhéré à l’association de parent « Cœur de Famille » qui propose des ateliers, projection, échange autour de la grossesse, naissance et éducation… si vous trouvez ça près de chez vous, foncez ! c’est très enrichissant d’échanger avec d’autres parents qui ont la même vision que soi !
4- Grâce aux réseaux sociaux, j’ai trouvé un groupe FB « grossesse et naissance en conscience – de la pré-conception à l’éducation » qui partage plein d’infos pratiques, lien d’articles, vidéos, études etc…
5- Et puis je lis, je visionne un maximum. Voici donc une liste de tout ce qui m’accompagne sur mon chemin et qui m’aide à me positionner à l’intérieur de moi. Je compléterais la liste au fur et à mesure de mes découvertes d’ici la naissance.
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